MGC-30 - Midi Glove controler

sample power in your hands !

L'idée

Depuis que je suis gamin, j'ai toujours démonté des appareils et bidouillé des montages électroniques.
Etant d'une famille de musicien, j'ai toujours été entouré d'instruments de musique et notament des synthétiseurs de mon frère.
Dans les année 80, une norme de communication électronique entre instruments de musique est apparue, la norme MIDI.
J'ai compris alors que grâce à cette norme, un simple contact électrique pouvait déclencher les sons d'un appareil de musique électronique.
Et comme j'avais aussi la manie de faire la rythmique avec mes doigts que plus tard, cette idée ne demandait qu'à germer.

Interface MGC-30

Et c'est en voyant dans un dépot vente un vieux pad MIDI Yamaha DD-11
(un appareil disposant de 8 pad en caoutchouc et d'une pédale, permettant de piloter des sons internes et externes, via MIDI) que tout a démarré.

Ma première idée était de démonter les capteurs piezo situés sous les pad en caoutchouc du DD-11 et de les fixer au bout des doigts d'un gant.
Etant donné que je disposais de plus de capteurs que de doigts, j'ai eu l'idée de rajouter des capteurs et des boutons pour modifier des sons.

Utiliser cet appareil sur scène (et dans la rue) m'a permis de le faire évoluer vers la version finale adaptée aux conditions du live et agréable à utiliser.

Le prototype

J'ai donc commencé par fixer les capteurs piezo-électriques, démontés du DD-11, au bout de chaque doigt d'un gant.
J'ai enduit les capteurs d'une couche de silicone blanc pour les rendre plus silencieux et les protéger des chocs. Le dessus du gant disposait d'un interrupteur permettant de modifier l'attribution du son de 2 capteurs.

J'avais aussi fabriqué un sacker électronique : un tube fermé à chaque extrémité par un capteur piezo, contenant une boule de caoutchouc.
Le fait de le secouer déclenchait 2 sons de sacker (avec une dynamique différente). Je l'ai rapidement abandonné car il n'apportait pas grand chose musicalement

Le tout était relié au DD-11 bidouillé, lui-même connecté en MIDI à un expandeur/séquenceur Yamaya QY20.

Enfin, la pédale (pas de photo), héritée du DD-11, me permettait enfin de déclencher un autre son.

Gant et sackerr Prototype Expandeur/séquenceur QY20

L'apprentissage par la scène

C'est grâce à mes comparces du groupe DreamTime, dont j'était le bassiste, que j'ai pu faire mes premières armes avec mon prototype sur scène et apprendre, par l'erreur, comment l'améliorer.

Sur le papier, les capteurs piezo permettaient de piloter les sons avec de la dynamique mais impliquaient aussi de mettre une certaine force dans chaque frappe.
Je me suis rapidemenent rendu compte en live, que gérer la force de frappe, indispensable pour avoir une dynamique, était rapidement épuisant et pas forcément indispensable (pour le style de musique pop/rock, que nous faisions en tout cas).
Par contre, il s'est averré plus utile de pouvoir facilement gérer le volume audio de sortie.

De plus, le gant frappait sur une plaque de plastique arrondie, fixée sur ma cuisse, mais sur la durée, la position était inconfortable.
Un soir, j'ai détaché la plaque de ma cuisse pour la tenir avec ma main libre, ça devenait plus confortable mais ça m'a surtout donné une idée :
"quitte à tenir un truc dans la main, autant qu'il serve à quelque chose."

Le gant MIDI

Version 1 - Mécanique

J'ai abandonné les capteurs piezo pour partir sur de simples contacts électriques entre le gant et une plaque de métal fixée sur un tambourin classique.

Ce tambourin m'a permis aussi d'y placer des boutons pour la modification des sons, mais surtout un curseur linéaire, pour régler le volume audio de l'instrument connecté.

J'ai aussi complètement supprimer le Pad DD-11 et fabriqué un montage électronique sur mesure greffé sur un vieux synthétiseur (juste pour la partie électronique du contrôleur MIDI).
Le tout était placé dans une valisette en plastique et connecté en MIDI sur mon expendeur/séquenceur Yamaya QY20.

Valisette Gant MIDI ouverte Valisette Gant MIDI fermée

gant - V1 Lanceur de son - V1

prototype - ensemble animation gant MIDI V1 Vidéo du Gant MIDI - V1 prototype - gant et sacker

C'est avec cette version que j'ai déposé le brevet à l'INPI et cherché à le commercialiser. Notre visite (avec mon ami fabb) du salon de la musique de Paris en 2001, a permis indirectement un passage à l'émission Union Libre mais surtout de rencontrer la société Son'op qui a financé la suite de ce projet.

Version 2 - Sensitive

C'est encore une fois sur scène que je me suis rendu compte que les boutons mécaniques, permettant les changements de sons, n'étaient pas très ergonomiques.
Je les ai donc remplacés par des touches sensitives qui apportaient plus de rapidité et de confort.

Tambourin du gant MIDI - V2 Boutons sensitifs du tambourin - V2 LED du tambourin - V2 Electronique du tambourin - V2

Les capteurs du gant en fil de fer résistaient mal aux coups portés dessus, je devais les restaurer entre chaque prestation.
Je les ai donc remplacés par des petites plaques d'aluminium. Ces nouveaux capteurs résistaient enfin très bien aux coups portés.

J'ai profité de la présence de la boite de raccordement des fils des capteurs pour y insérer des LED, qui s'éclairaient à chaque contact des capteurs sur le tambourin.

Gant MIDI - V2 gant MIDI - V2 Gant MIDI - V2

Le MGC-30

Version 1 - Tambourin

Fin 2002, l'argent de Son'op aidant, j'ai pu recourir aux compétences de la société NBA techno pour améliorer les possibilités techniques et la taille de cete appareil.

NBA techno m'a permis de remplacer ma valisette bricolée par une petite interface électronique disposant de possibilités de programmations MIDI sans commune mesure avec mon précédent prototype.

Interface MGC-30

Comme à chaque changement de version, j'en ai profité pour modifier certaines choses.
A commencer par le nom, le "gant MIDI" fut donc rebaptisé "MGC-30" pour Midi Glove Controlleur (version 30 programmes). Je souhaitais une cohérence de nom par rapport aux nombreux appareils musicaux électroniques existants déjà (TR-505, AK-5000, SP-505).

Un autre changement important a été de supprimer le "capteur pédale", placé sur le sol, que j'utilisais auparavant pour déclencher un son. Il m'imposait sur scène une position statique et définie, ce n'est pas que je danse beaucoup mais...
J'ai donc repensé l'attribution des sons par rapport aux capteurs afin de me passer de la pédale. Le MGC-30 n'était plus relié à son interface que par un long câble, comme n'importe quel instrument électrique.

MGC-30 - V3

J'ai entièrement revu la conception du gant.
J'en ai utilisé un beaucoup plus souple et léger, j'ai aussi créé des capteurs plus discrets et enfin camouflé les fils de liaisons à l'intérieur du gant. Les LED rouges ont été supprimées car elles "polluaient" un peu visuellement l'ensemble.

Le tambourin a aussi bénéficié d'un lifting esthétique noir et aluminium, d'une modification du curseur de volume général et de l'ajout d'un connecteur pour le relier au gant.

Gant - V3 Tambourin - V3 Gant - V3

C'est cette version que nous avons présentée au Musik Messe de Franckfurt en 2003. Nous avons eu beaucoup de retours positifs et des personnes étaient prêtes à l'acheter alors que c'était un prototype.

Version 2 - Le lanceur de sons

La dernière modification du MGC-30 date de début 2004.
Afin d'optimiser la précision de ma frappe, notamment pour les capteurs des paumes, je devais repenser la forme et la position de la surface de frappe du tambourin.
J'ai donc dessiné une nouvelle forme plus adaptée et fait découper 2 plaques d'inox.

J'ai coupé le tambourin en deux et fixé les 2 plaques d'inox de chaque coté.
J'ai designé le tout avec des décorations aluminium/carbone.

Montage du lanceur de sons

Même si je ne frappe que d'un coté, avoir une plaque de chaque coté équilibrait l'ensemble et le design.
J'ai rajouté sur le haut des plaques des LED blanches qui envoient une lumière razante et créent un effet visuel lors du contact avec les capteurs du gant.

Lanceur de sons Lanceur de sons Lanceur de sons

Le potentiomètre de volume a été remplacé par un simple interrupteur à commande numérique.

Etant donné que l'ensemble ne ressemblait plus du tout au tambourin originel dont je m'étais servi dans les versions précédentes, j'ai naturellement changé de nom et opté pour "lanceur de sons".

J'ai modifié aussi l'aspect du boitier de raccordement du gant, en y rajoutant une touche inox et aluminium/carbone.

Gant du MGC-30

J'ai rafraîchi l'aspect du boitier de l'interface électronique.

Interface du MGC-30

Et enfin, j'ai rajouté un boitier, pourvu d'un connecteur, me permettant de séparer facilement le lanceur de sons du long câble le reliant à l'interface.

Boitier de liaison

La fin de l'aventure ?

Malgré l'engouement suscité lors des concerts ou des présentations et les encouragements divers (Jean-Michel Jarre l'a même essayé !), le nerf de la guerre de tout projet reste l'argent.

La société Son'op ayant arrêté son financement, je n'ai pu concrétiser la commercialisation de cet appareil.

Adieu fidèle sampleur, bonjour Ableton Live

En 2014, je n'ai plus l'aide de NBA Tecno mais je modifie moi même l'interface en lui rajoutant un convertisseur MIDI/USB.
Cela permet au MGC-30 de se connecter en USB sur un ordinateur et donc, de piloter un logiciel. Celui d'Ableton étant parfait pour ce rôle. Du coup, plus de limitation sur le nombre de programmes mémorisables et le logiciel ouvre d'autres perspectives...

Le Music Glove

Début 2015, je prends une grande décision... reconstruire mon système à la base.
J'investis dans une imprimante 3D, me forme à l'impression 3D, à la modélisation 3D, à la programmation de code Arduino, à divers micro-controleurs et la conception de circuits imprimés. Le but étant d'être totalement autonome et de pouvoir tout faire tout seul : conception électronique, programmation, design (c'était déjà le cas mais là j'ai plus de possibilité), fabrication et même vente. Cela me permet aussi de rajouter quelques fonctions supplémentaires et d'en améliorer d'autres.

J'ai aussi repensé la conception afin de rendre la fabrication de l'électronique et de l'impression 3D le plus simple et la moins couteuse possible !

Comme cette version n'utilise plus l'interface MIDI, elle n'est plus limitée par les 30 programmes de cette dernière ; de plus le terme MIDI n'est pas connu du grand public donc un changement de nom s'imposait.
Après divers tests, je suis allé au plus simple : un gant qui permet de faire de la musique = Music Glove.
Et un nouveau nom imposait un nouveau site Web.
L'aventure continue donc sur http://www.musicglove.fr.

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